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"Je souhaite redonner la parole au citoyen, revivifier la République" : La Marche en Franche-Comté et Bourgogne

10 Août 2013 , Rédigé par Jean Lassalle

Cet article est reposté depuis Le blog de la Marche.

Mes chers amis,

C'est sous un soleil de plomb que la Marche se poursuit sur les routes de Bourgogne et de Franche-Comté. Après une riche réunion citoyenne du côté de Besançon, je me suis en allé du côté de la Bourgogne et de Dijon. Après avoir affronté à la sortie de Genlis des trombes d'eau, j'ai rencontré de nombreux Costaloriens. C'est sur les chemins de Côte d'Or que j'ai rencontré Paulette, 72 ans, qui m'a fait part de son inquiétude : "Je suis pessimiste : on a travaillé toute notre vie et on nous prend tout. Je pense à mes petits enfants, à notre avenir, on voit toutes ces usines qui ferment, ça me rend malheureuse".

James se définit lui comme un "citoyen engagé" : il m'a rejoint à la sortie de Nuits-Saint-Georges, me confiant : "aux Etats-Unis, on fait confiance aux gens s'ils amènent un projet bien ficelé, même sans argent".

De nombreux élus me font aussi part de leur inquiétude face aux pouvoirs renforcés des métropoles, ce qui pourrait nuire aux petites communes. Gérard Trémoulet, maire d'Aiserey m'explique : "ce qui me fait peur avec les communautés de communes, c'est la disparition des PLU : on ne va garder que les emmerdes, on va décider pour nous". Vous êtes également très nombreux dans les Cahiers de l'Espoir à vous inquiéter de la disparition des petites communes au profit des métropoles. C'est pour cela que j'ai voté contre au récent projet de loi instituant des métropoles.

Comptes-rendus détaillés des dernières étapes de La Marche :

23 juillet : Besançon

Jean Lassalle passe une journée de plus à Besançon pour rencontrer les habitants et pour voir quelques lieux symboliques de la ville. Sur les bords du Doubs qui mène du quartier de Velotte, où il loge, au centre de Besançon, il croise d’abord un couple de retraités : Bernard et Jeanne.

Témoignage : Bernard et Jeanne, un couple de retraités

Age : 79 ans tous les deux Lieu de naissance : Bernard, né à Besançon et Jeanne, née à Montpellier

Lieu de rencontre : quartier le Velotte à Besançon

Situation familiale : mariés, 4 enfants

Profession : retraités, Bernard à la Poste depuis 40 ans, femme ?

Un couple de retraités, qui longe les bords du Doubs, interpelle Jean Lassalle : « Bonjour Monsieur le député ! Je vous ai reconnu, on vous connaît depuis votre grève de la faim pour l’usine »

JL : Que pensez-vous de l’avenir ? « Pour l’instant ce n’est pas brillant, il faudrait pas qu’il y ait une explosion sociale ! Mais tous les ingrédients sont là »

Bernard est inquiet par la situation de l’emploi, la montée du chômage, localement par le cas de l’usine PSA

Et l’Europe ? Bernard n’y croit plus, « l’Europe a des avantages, en empêchant la guerre par exemple, mais ce sont des technocrates qui imposent leur vue à des élus. C’est l’Allemagne qui domine tout ça et l’Angleterre veut quitter l’Europe ! ».

Et la jeunesse vous la voyez s’en tirer ? « Il y a des problèmes d’intégration, ils viennent en France mais n’aiment pas la France ! Quand Hollande a été élu tous ces drapeaux algériens, il n’y en a pas beaucoup qui ont aimé … Moi qui suis un ancien appelé de la guerre d’Algérie, ça fait mal ».

Bernard et Jeanne félicitent Jean Lassalle pour sa démarche et lui souhaite bon courage pour la suite de son périple

Témoignage : Mr. S, fonctionnaire de police

Age : 45 ans

Lieu de rencontre : Besançon Lieu de résidence : Amagney Situation familiale : marié, enfants Profession : fonctionnaire de police depuis 22 ans

Mr. S, fonctionnaire de police sort d’un garage en moto, il s’arrête reconnaissant de suite Jean Lassalle. Ses premiers mots sont pour le féliciter de sa démarche : « C’est bien d’aller à la rencontre des gens car les députés une fois qu’ils sont là haut … »

Avenir ? Il le trouve sombre surtout pour ses enfants et s’exclame « Moi, ma carrière est derrière moi mais eux ! ». Sa réponse est axée sur la crise des valeurs : « On est loin de ce que l’on avait, on a tout perdu les valeurs, l’éducation c’est plus ce que c’était. Les gens recherchent un socle commun de valeurs républicaines que l’on a perdu : le respect des adultes, de soi même ». Selon lui, la société n’aide pas à maintenir ces valeurs avec, par exemple, une justice qui n’apporte pas une réponse immédiate aux actes commis, qu’ils soient positifs ou négatifs. Selon lui il faudrait un retour immédiat sur ses actes « car pour qu’on puisse vivre tous ensemble il faut qu’il y ait des limites ». « Pour permettre le vivre-ensemble, il faut se respecter et avoir conscience des limites or cela c’est perdu, aujourd’hui chacun empiète sur la liberté de l’autre ».

Revenant à la question de l’emploi, il pense que « des choses très simples existent pour créer de l’emploi, par exemple en baissant les taxes trop élevées qui sont un frein à l’entreprenariat et à la création d’emplois. En prenant l’exemple de sa femme, auto-entrepreneuse, il indique que cela ne lui rapporte plus rien après paiement de toutes ces taxes. Cet exemple, comme d’autres, encourage donc certains jeunes à gagner leur vie autrement car « dealer ça rapporte plus ! ».

Et l’Europe ? « On a mis la charrue avant les bœufs, l’Europe du marché avant l’Europe sociale sans se préoccuper des effets ». Il développe l’exemple de la monnaie commune qui a occasionné une baisse très importante du pouvoir d’achat. Mr. S estime que le peuple est démoralisé, que l’« on crie pour des causes justes (ex : le droit au travail) mais que l’on ne nous entend pas ».

Les fonctionnaires de police ? Il pointe du doigt le manque de reconnaissance de leur hiérarchie mais aussi des politiques de gauche comme de droite : « C’est un métier qui souffre de cette absence de reconnaissance, là où les taux de suicides sont les plus élevés ». « Dans l’exercice de notre fonction, on ne voit que le mauvais côté de la société, c’est un métier stressant »

Témoignages de 7 personnes à la terrasse d’un café :

En passant devant la terrasse d’un café, trois hommes l’interpellent et la discussion s’engage d’abord à proximité de leur table puis autour d’un verre. Deux couples, assis juste à côté, se joignent, à la discussion.

1ère table : L’un d’entre eux le questionne d’abord sur le sens de sa démarche, en précisant qu’il avait compris sa grève de la faim mais que dans le cas présent il ne saisi pas la finalité. Après avoir entendu Jean Lassalle, il salue la démarche « apolitique » et « non-électoraliste, avec l’abandon des promesses tenus de nombreux élus une fois l’élection acquise ».

Un autre trouve « la démarche viable et respectable » mais s’interroge sur le devenir, les actions qui pourront être engagées. Il regrette, par ailleurs, la domination de l’argent « qui dirige tout », en prenant l’exemple de l’Espagne. « S’il y a une hiérarchie politique ce n’est pas pour rien, on leur fait confiance et il faut voter pour espérer résoudre la crise, mais maintenant on n’y croit plus ».

2ème table : Mathieu, responsable d’une agence immobilière, commence par réagir sur son action politique : « je connais très bien votre 1ère action politique, celle de la grève de la faim ». Au fil de la discussion, il comprend le sens de la démarche et souligne qu’il perçoit chez Jean Lassalle « une honnêteté et une volonté de trouver des solutions ».

L’ayant écouté à la télévision, il l’a trouvé un peu « amer » puis rectifie « ce sont sans doute « les gens que vous rencontrez qui sont amers », ce à quoi Jean Lassalle répond qu’il y a des deux « le désespoir certes mais aussi des lignes d’espoir qui se dégagent »

Démocratie, montée des extrêmes : Mathieu s’interroge alors sur les capacités de notre République à donner des moyens d’expression, en donnant l’exemple des Suisses qui ont recours au système de votation. Autour de lui, Mathieu ressent de plus en plus cette colère s’exprimer et il redoute la montée des extrêmes : « si on n’apporte pas les moyens de s’exprimer, ça peut devenir radical »

Loi Duflot sur le logement : Mathieu appelle Jean Lassalle à s’opposer à la loi Duflot (entremetteurs), et s’engage à rédiger un cahier collectif sur cette question (carte de visite disponible à l’Assemblée Nationale pour le recontacter)

Avant de rentrer, dernières rencontres et échanges avec Cédric et Yohann, deux jeunes étudiants en master vie politique à l’université de Besançon. Ils vont rédiger un Cahier Collectif et ils sont prêts à s’engager dans la réflexion sur les Cahiers de l’Espoir pour la jeunesse (coordonnées disponibles à l’Assemblée Nationale)

24 juillet : Besançon -> Marnay

Départ à 14h10, en traversant la ville de Besançon une voiture s’arrête celle de Patrick, 61 ans, retraité.

Témoignage :

Age : 61 ans Lieu de rencontre : en ville à Besançon

Lieu de résidence : Besançon Profession : retraité, militaire pendant 24 ans, responsable des systèmes EADS, puis chef d’entreprise pendant 22 ans. Président de la Société de chasse de Besançon.

Patrick interpelle Jean avec colère et nervosité : « On en a ras-le-bol des politiques, les privilèges, les Affaires ! Les voitures de fonction, les trains payés, les retraites dorées ! ». « Moi j’ai 885 euros de retraites pour 650 000 euros cotisés ». « Et la fiscalité ? C’est nous qui ramassons ça me désole ». Il poursuit « On a réussi à virer les communistes depuis 50 ans mais à Besançon on reste verrouillé ».

Avenir ? On peut en sortir pacifiquement sans les extrêmes citant le FN et le Front de Gauche

Son vécu dans son entreprise ? Patrick qui a dirigé une entreprise pendant 22 ans se plaint des impôts trop élevés qui pèsent sur « les TPE taxées comme les multinationales ! », ce qui est, selon lui, un frein aux investissements et à l’emploi.

Patrick a vendu son garage FIAT en contractant un « crédit-vendeur entreprise », avec un crédit de 2 %. Ce type de contrat n’est pas « sans risque car si la société coule il perd tout ».

Avant de quitter Jean Lassalle, Patrick me signale qu’il est président de la Société de Chasse de Besançon. Philippe et Jacqueline qui aperçoivent Jean Lassalle se joignent à la discussion.

Témoignage de Philippe :

Echange assez bref avec Philippe, qui travaille dans le logement social à Besançon

Philippe : « Bonjour, j’ai lu votre article sur le journal ! »

JL : Avenir ? « C’est la guerre économique, la France terre d’accueil mais est-ce qu’on a encore les moyens d’accueillir tout le monde ! »

Patrick qui a 4 enfants (16, 14, 12 et 10 ans) s’inquiète surtout de l’avenir de ses enfants et en vient à la question de l’orientation. Evoquant la question des études longues, il précise que « tout le monde ne peut pas être cadre supérieur, il y a aussi des besoins dans le BTP par exemple »

Témoignage de Jacqueline :

Jacqueline a également un échange bref avec Jean Lassalle, elle est membre de son Comité de quartier. Elle regrette l’évolution actuelle des centres-villes, la baisse continue des commerces de proximité, le tramway « qui était censé faire venir les gens, ce qui n’est pas vrai ! »

Témoignage de Lydie, tenancière d’un bureau de tabac :

Bureau de tabac tenu par Lydie qui s’est engagée à remplir un Cahier de l’Espoir. Les clients défilant, l’échange est bref, elle s’inquiète de la « perte du lien social » et regrette que « la société d’aujourd’hui soit tenue par le pouvoir et l’argent ».

Rencontre avec Huguette et Claudine, originaires de la vallée d’Aspe :

En arrivant à Pouilley-les-Vignes, un village à 8 kilomètres au nord-ouest de Besançon, une voiture s’arrête, les deux conducteurs, reconnaissant Jean Lassalle, se garent sur le côté. Pressés par le temps ils échangent quelques mots avec lui :

L’un d’entre eux estime « que les politiques ne sont pas en phase avec la réalité des choses », il trouve la démarche « simple, tout le monde peut le faire mais il faut le faire … »

Avenir ? L’un d’entre eux souligne le « danger des extrêmes, un parti comme un autre, mais qui ne règlera pas les choses ». A propos de l’avenir dans son domaine professionnel, il évoque les nombreuses fermetures constatées dans la reprographie.

A Pouilley-les-Vignes, Jean Lassalle est également reconnu et interpellé par Bertrand et Michel qui sont devant leur maison.

Témoignage de Bertrand, travaillant chez Festina

Bertrand lui demande « si les Français sont réceptifs à sa démarche et si ses confrères députés ne le font pas déjà à l’échelle de leur circonscription ? »

Avenir ? Bertrand évoque la situation de l’emploi dans son domaine professionnel, l’horlogerie (salarié chez Festina depuis 10 ans, BTS action commerciale puis une spécialisation dans le commerce international) : « On voit les dégâts avec la proximité avec la Suisse. Il y a 50 ans on avait un savoir-faire, une industrie très performante. Mais pour concurrencer la Chine on a fait le choix de baisser les prix or il ne nous est pas possible de les concurrencer ! ». Il note qu’il y a « actuellement une petite reprise car les politiques locales commencent à faire le nécessaire avec par exemple la création d’un lycée horloger ».

Arrivée dans la commune d’Audeux (460 habitants)

Dans la commune d’Audeux, Jean Lassalle est invité au domicile de Mr Hugues Binetruy, maire de la commune depuis 30 ans. Il est accompagné de sa femme ainsi que de son adjointe et son mari. Au fil de la discussion, il révèle qu’il « apprécie » sa démarche (Cahier d’Espoir des Elus, coordonnées disponibles à l’AN) A contacter pour autorisation avant diffusion de son témoignage

Avenir de la France ? Situation économique ? Mr le Maire pense qu’ « il y a un problème dans la nature de notre travail, l’industrie se tire dans des pays où les taux horaires sont plus bas ». « Il ne reste que l’assistance à la personne qui n’est pas délocalisable ». Mais dans ce domaine il regrette les taux d’absence de 20 % qui nuisent à la qualité de service.

« Economiquement, les politiques n’ont pas les moyens d’agir » et il constate « une perte au niveau de la compétitivité »

Dette ? « Cela fait des années que je dis au Conseil municipal qu’on vit au dessus de nos moyens »

Femme du maire : « Les gens sont insatisfaits mais ils ne veulent pas être dans l’action »

Sur le développement de l’intercommunalité et la réforme des départements : Mr le maire est inquiet par la nouvelle structure des communautés de communes qui va « rassembler deux départements différents et des gens qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble ». Le changement des « compétences et notamment des compétences de proximité a entraîné une grande complexité »

Femme du maire : Elle revient sur les changements de compétences avec l’exemple de la Direction départementale des territoires, où elle travaille encore actuellement. Elle a vécu et suivi les effets de toutes ces fusions d’échelles de compétences dont la dernière en date est celle de la fusion des DDEA (Direction départementale de l’Equipement et de l’Agriculture) dans les DDT (Direction départementale des territoires) en 2010. Dans son travail voici les évolutions et les effets qu’elle constate en n’évoquant que les aspects négatifs. D’abord, elle indique un « suppression des aides aux communes par exemple dans l’ingénierie publique. Ce sont dorénavant les communes qui doivent trouver des ingénieurs pour faire des travaux. Les grosses communes ont les moyens d’avoir des cabinets communaux car les cabinets privés coûtent trop chers ». Elle souligne également la « suppression des ADS (aides pour le développement social).

Toujours sur les effets de ces fusions, elle évoque également les gestions qui se font de plus en plus via internet en prenant l’exemple de la PAC (politique agricole commune), ce qui a pour effet de « stopper les embauches ». Elle enchaîne ainsi sur la baisse continue du personnel (« une dizaine de personnes non remplacées dans son service ») et sur son poste qui ne sera pas remplacé. Partant à la retraite l’année prochaine, elle aurait souhaité travailler encore quelques années : « j’aime le contact et étant donné que je ne suis pas remplacée cela ne nuirait à personne d’autres »

Arrivée à Marnay à 23h00 : Le maire de Marnay reçoit Jean Lassalle à « la Cave se rebiffe », réunion avec une vingtaine de personnes :

Réunion en présence d’une vingtaine de personnes parmi eux un comptable, un opticien, un ancien champion de France de Kayak, un directeur de camping prénommé Marc qui vient d’obtenir la 4ème étoile pour son camping et qui préside une association sportive …

L’assemblée écoute les mots de Jean Lassalle qui présente sa démarche et qui relate ce qu’il entend à travers ses rencontres et ses échanges

Un homme réagit : « Vous avez fait tous ces kilomètres pour ça ! »

Jean Lassalle développe de nouveau quelques points

L’homme ajoute « Vous êtes normalement élu pour ça pour faire entendre et faire exprimer la parole du peuple ! Donc si vous avez besoin de faire cette Marche c’est que notre système marche mal donc il faut tout casser ! »

Réponse de JL : « Non car ce sont toujours ceux qui n’y peuvent rien qui payent »

Mr le Maire reprend la parole : « Je suis très content de vous recevoir. Vous êtes un « espèce de fou » dans le bon sens du terme qui vient récolter les doléances comme avant la Révolution française. Ca me rappelle aussi un discours de Kennedy, un visionnaire, aujourd’hui il n’y a plus de cap, les politiques n’ont pas cette vision du monde et donc ils ne peuvent pas mettre les moyens en place. Ici les cadences politiques sont celles des élections, c’est du court terme comme un gamin qui zappe avec sa télécommande ! ». « Il faut nous aider à passer le message, à fixer un cap »

Un comptable : « Les charges sur les commerçants et les artisans sont trop élevées. Les gens ne respirent plus, ils sont surtaxés ». Il s’interroge sur l’avantage des salariés avec le CICE (Crédit d’impôt compétitivité emploi)

Un vif débat s’ouvre sur le CICE avec des avis très partagés, pour l’un d’entre eux : « le crédit d’impôt n’a aucun sens pour un commerçant et/ou un artisan qui n’a que 3 salariés.

Une autre dame réagit : « C’est un crédit qui s’impute sur l’impôt de l’entreprise. Dans les petites entreprises qui a du bénéfice ? ça ne sert à rien. Il faut bien qu’il y ait de l’argent pour ceux qui créent des richesses ! »

Un autre engage soudain la discussion sur la vie politique française et le mode de scrutin : « Gauche ou droite ? Il n’y a pas d’autres alternatives ! Il faut changer le mode de scrutin, s’écouter c’est bien mais ça sert à quoi ? »

Un autre : « Gauche, droite ? C’est pareil c’est la même merde ! Il est bien beau le discours franco-français. Face aux délocalisations qu’est-ce qu’ils font les parlementaires ? »

JL répond aux différentes interpellations

Celui qui est intervenu sur les délocalisations reprend : « Donc le problème n’est pas uniquement français …»

Mr le Maire ajoute « Les points de croissance … on a plus l’industrie pour les faire ! Puis sur la vie politique il demande « Pourquoi il n’y en a pas d’autres qui se sont lancés dans l’ouverture ? »

Jean Lassalle répond puis évoque la jeunesse, ce à quoi le Maire de Marnay, père de 3 enfants, répond : « La responsabilité des parents est fondamental, on est responsable de nos enfants ! ».

La réunion prend fin, le Maire de Marnay félicité de nouveau Jean Lassalle pour son engagement et son courage puis il termine par ces mots : « La remontée par capillarité c’est très bien ! ».

25 juillet : Marnay -> Pesmes

Témoignage d’Yvette, propriétaire du gîte de Marnay : (belle-mère du maire de Marnay)

Age : 58 ans Lieu de rencontre : Boutique la Grange

Lieu de résidence : Marnay Profession : travaille chez Axa Assurance depuis 35 ans

Avenir ? Emploi ? Yvette regrette les nombreuses délocalisations dans d’autres pays car en France « l’emploi est trop cher ». Quant à l’idée de baisser le coût du travail, elle souligne que « des études économiques ont montré que ce n’est pas la mesure la plus significative, là où il est possible de faire des économies ».

Elle constate, avec inquiétude, que le « pays ne favorise plus le fait de rester en France et que les jeunes pousses partent donc pour trouver un autre avenir ». « Ca serait bien que les jeunes s’investissent dans l’avenir de leur pays ». Yvette pense qu’ « on casse la famille » mais elle ne s’étend pas davantage sur la question.

Démarche de Jean Lassalle : Yvette revient d’abord sur sa grève de la faim qu’elle qualifie d’ « engagement exceptionnel » mais qu’il semblait « très seul car quand on dénonce on est mis au ban de la société ». Elle considère la Marche comme une « récidive, des choses qui lui ont dit j’ai raison de faire ça », que « c’était comme un appel, plus fort que soi, c’est le cœur qui oblige ». « Ce que vous voulez c’est un témoignage des gens », puis elle ajoute, dépitée, « on consulte mais on ne tient pas compte de notre avis donc votre démarche est intéressante »

Retour sur l’emploi, l’avenir du pays : « Aujourd’hui au travail, il y a une multiplication des tâches répétitives car c’est plus rentable, il faut aller plus vite ». Ainsi, « des enquêtes sur le stress révèle une réelle souffrance au travail avec des signaux négatifs ». « On déshumanise le travail »

Vers 14h00, c’est sous un soleil de plomb que nous quittons la commune de Marnay en direction du point d’arrivée de la journée la commune de Pesmes

Chenevrey : 264 habitants en 2010 (département Haute-Saône, région Franche Comté)

Témoignage d’Arnaud, assistant social :

Lieu de rencontre : à Chenevrey chez sa grand-mère Irène

Profession : assistant social

Arnaud qui était devant le domicile de sa grand-mère a reconnu Jean Lassalle : « Je vous ai vu à la télé et je viens de vous reconnaître à votre béret ! J’aime bien votre démarche ! ». La discussion s’engage à l’entrée de la maison.

Votre sentiment sur la santé et les soins à domicile ? D’emblée, Arnaud souligne « heureusement qu’il y a ma mère (Marie-France) et mes deux tantes (Monique et Elisabeth) qui s’occupent de ma grand-mère ». « L’ADMR (Association d’Aide en Milieu Rural) connaît un grand turn-over, un manque de formation pour certains et beaucoup d’absentéisme « Il y a un décalage entre les soucis de s’en occuper et les peines à y régler les problèmes, avec pas d’attraction vers ces métiers là ». « On n’est pas beaucoup à être en alerte or c’est un vrai souci avec le vieillissement de la population. Qui est soucieux de cet avenir ? Je n’ai pas les solutions mais comment faire ? Comment trouver les moyens ? »

La mère d’Arnaud, Marie-France, arrive et participe brièvement à la discussion, en expliquant que son aide est « dans l’ordre des choses » puis elle part rejoindre sa mère à l’intérieur de la maison.

Arnaud revient sur la démarche : « ça serait bien que ce ne soit pas que des doléances ! ». Jean Lassalle lui explique sa démarche, les finalités, les actions qui seront menées puis Arnaud ajoute pour montrer qu’il apprécie l’initiative « Le monde politique est trop loin des élus. Il faut faire le nécessaire pour un rapprochement. Vous je vous connais, vous et votre démarche, donc c’est plus facile de vous interpeller ».

Avenir ? « 40 % des jeunes dans les ZUS (Zones urbaines sensibles) sont au chômage, par exemple à Vaux-en-Velin ! C’est un boulet qu’il faut refroidir. La priorité c’est les jeunes, je me revois à 18 ans, j’avais peut être pas envie de faire ça à l’époque ». « Le problème c’est que tout le monde n’a pas les codes sociaux ». « On a une belle jeunesse très diverse qui ne demande qu’à faire ». « Quand des usines ferment à côté ça crée des difficultés ».

Arnaud s’excuse de devoir écourter la discussion, il doit aider sa famille à décharger des objets du camion. Il salue Jean Lassalle en lui souhaitant « bon courage » dans la suite de sa Marche.

Nous poursuivons le parcours en empruntant un petit chemin en bord de route qui nous amène à la prochaine commune, celle de Sornay

Chemin en direction de Sornay, 2018 habitants en 2013 (département de Saône-et-Loire, région Bourgogne)

Sur le chemin le maire de Pesmes et conseil général du canton, Mr Jean-Claude Gay et sa femme, nous rejoignent. Le maire marchera avec Jean Lassalle jusqu’à sa commune, point d’arrivée de cette journée de marche.

Arrivée dans la commune de Sornay :

Témoignage de Guillaume, professeur d’EPS : (Cahier de l’Espoir sur l’Education Nationale)

Guillaume, qui passait en voiture, reconnaît Jean Lassalle et s’arrête quelques temps pour échanger avec lui

Profession : professeur d’EPS, muté à Pesmes à la rentrée 2013-2014, il était à Clichy-sous-Bois en 2012-2013.

Avenir ? Guillaume répond « ça dépend où ? » et il pense « que l’avenir est dans le local ». Il évoque Clichy-sous-Bois, où il a constaté « une jeunesse triste et miséreuse » et pense qu’ « en milieu rural, les jeunes vont rester ».

Crise ? « Je suis jeune, j’ai mon avis, avoir un avis tranché c’est compliqué ». « Les solutions mises en place ne sont pas les plus efficaces ». Guillaume apprécie ces « villages qui vivent en autarcie, dans le partage des richesses, c’est bien ! ».

Le maire de Pesmes, Jean-Claude Gay, intervient : « La crise on a été précipité dedans mais on va en voir le bout »

Guillaume ajoute une observation sur l’AMAP (Association de maintien de l’agriculture paysanne) qui est « une chance ».

A la sortie de Sornay, échange bref avec Myriam (conseillère en informatique), Bruno (informaticien) er Jérôme (responsable d’un service en lien avec les architectes).

Brunon constate « On demande aux gens de faire des efforts mais ils ne sont pas partagés ». Ils prennent un guide pratique et souhaitent remplir un Cahier de l’Espoir.

Arrivée à Pesmes dans la nuit et repas chez Mr le Maire, Jean-Claude Gay :

Repas très convivial chez Mr Jean-Claude Gay, maire de Pesmes et conseiller général du canton de Pesmes

26 juillet : Pesmes -> Auxonne

Mr Jean-Claude Gay, maire de Pesmes et conseiller général du canton de Pesmes, organise une réunion à la mairie en présence d’une dizaine de personnes. Après une présentation de sa démarche, Jean Lassalle invite les participants à s’exprimer :

Philippe Motte, Président de l’Association Forges Pesmes (association culturelle : musique, théâtre, cinéclub, nature et environnement, prend la parole : « Il est important de se sentir de quelque part ! On n’est pas tous natif de Pesmes mais on se sent Pesmois. Il faudrait que ce soit le cas partout ». « Les associations sont importantes elles créent du lien social »

Un monsieur, céréalier : « Il y a du positif, on est en paix, essayons de travailler ensemble » puis il critique le fait de « monter les uns contre les autres ». Sur les politiques, « ils sont dans un petit monde à part, ils ne connaissent pas les embouteillages ! Ils annoncent leur truc et n’écoutent pas. Sur l’agriculture : « avant il y avait les coopératives, aujourd’hui des monstres, le sociétaire agricole ils en ont rien à foutre ! », il accuse par ailleurs la « FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) de clientélisme »

Un autre ajoute : « Les paysans aujourd’hui ils ont les pieds et les mains liés »

Le céréalier revient sur la jeunesse : « Il faudrait leur redonner confiance, et j’ai peur des risques qu’ils prennent (alcool, tabac, etc.)

Philippe Motte, Président de l’Association Forges Pesmes : « Nous, on a eu une jeunesse dorée ! Aujourd’hui ils sont diplômés avec un salaire de smicard, ils peuvent être smicard à vie ! ». « Il n’y a plus le même espoir qu’il y avait avant, aujourd’hui on arrive à une situation où on peut être moins riche que ses parents alors que nous c’était l’inverse »

André Camelot, éleveur de chevaux de trait : André avait 35 à 40 chevaux, aujourd’hui il ne lui en reste que 2. André a deux enfants : un garçon de 38 ans et une fille de 35 ans, ils n’ont pas voulu reprendre l’élevage de chevaux et ont opté pour une agriculture céréalière et pour de l’élevage de volailles.

André s’inquiète d’abord de la disparition des haras nationaux : « il n’y a plus d’étalons, plus de suivi, la suppression de l’insémination ». Il ajoute : « on supprime les aides, on baisse les primes des concours ». « Avant on était fier de les emmener au concours, on les préparait, les arrangeait … ». Il cite l’exemple du concours agricole à Gray avec une « baisse des primes de 50 %, une perte d’une demi-journée de travail pour les amener au concours donc ça ne sert plus à rien aujourd’hui ! ».

André revient avec passion sur sa jument Kelly qu’il a présenté au salon de l’agriculture à Paris en 2011, où il n’a pas gagné de prix mais il était fier car elle a eu un « grand succès quand même ». Cette même jument s’est mise à boiter et a été par la suite vendue « 1 euro 07 », « ce sont des races superbes qu’on sacrifie »

Marc, silencieux jusque-là, prend la parole et exprime son point de vue sur les jeunes « ils sont fainéants et au départ c’est un problème familial, d’éducation ». « Moi étudiant, je lavais les voitures, aujourd’hui ils veulent rien foutre ! »

Philippe, Président de l’Association Forges Pesmes désapprouve « Il y a des jeunes qui sont prêts à le faire, c’est une minorité qui cache la majorité, il faut faire attention aux étiquettes qui sont collées ».

Jean-Pierre, le maire-adjoint, au service financier, ancien percepteur : « le transfert de charges aux collectivités a entraîné une baisse des aides, c’est bien de vouloir baisser la dette mais dans le fonctionnement de l’Etat on ne le voit pas ! »

Marc appuie les propos de Jean-Pierre : « Oui à l’Assemblée c’est 3 200 repas par jour, les hommes politiques invitent des gens à manger, ça coûte cher ! En France, à l’échelle nationale, le nombre d’élus par rapport à d’autres pays (il cite l’Angleterre) est trop élevé »

La réunion prend fin, retour à l’hôtel de France où la discussion s’engage avec les propriétaires de l’hôtel, une entreprise familiale depuis trois générations

Témoignage des tenanciers de l’hôtel de France à Pesmes :

Age : Patricia, son père Jean-Marie (79 ans) et son oncle Joseph (83 ans) Lieu de rencontre : Hôtel de France, à Pesmes où Jean Lassalle a fait étape

Lieu de résidence : Pesmes Profession : hôteliers, restaurateurs

Jean-Marie : « On ne peut plus investir aujourd’hui, avant il y avait des fêtes, des tablées de jeunes. Quant aux clients ils boivent moins de bouteille, plus que du pichet »

Patricia : « On est ouvert tout le temps, on ne regarde pas nos heures, on travaille 6 jours et demi sur 7 »

Jean-Marie : « On végète, on travaille pour rien, en France il y a trop d’étrangers ça a des conséquences sur le chômage ». « Dans l’hôtellerie on manque de personnel »

Joseph : « ça ne va pas s’arranger comme ça ! On tourne, on n’a pas d’argent pour investir. Par exemple on aurait besoin de faire quelques travaux mais on n’a pas l’argent »

Patricia : « Il y a trop de taxes ! »

Europe ? Toujours Patricia « Pour l’instant ils ne nous sortent pas d’affaires, par exemple dans la concurrence avec les voitures étrangères. Il n’y a qu’à voir l’exemple du Tour de France avec les voitures Skoda »

Jean-Marie, revient sur l’avenir de leur activité professionnelle : « on a senti un changement depuis l’année dernière »

Patricia précise que pour cet été ces deux filles travaillent à l’hôtel mais ajoute « je ne leur conseille pas de reprendre l’activité après nous ! »

Nous quittons nos hôtes vers 17h00 en direction d’Auxonne, et avec un accompagnateur Florian, directeur d’école, qui a appris en se rendant à la mairie que Jean Lassalle était dans la commune. Il a de suite souhaité l’accompagner pour cette journée de Marche.

Arrivée à Champagney, 3 770 habitants en 2010, département de Haute-Saône, région Franche Comté

Témoignage de Noël, retraité

Avenir ? Noël répond « ça va pas mal mais à un moment ça va bloquer ». Puis Noël revient sur son parcours professionnel. Jusqu’à l’âge de 18 ans, Noël a travaillé dans l’élevage avec son père, puis dans la maçonnerie, chez Freyssinet à Pont-à-Mousson enfin pendant plus de 20 ans à Celtiplast (Pontailler-sur-Saône). Actuellement à la retraite, ils exploitent ses terres agricoles (haricots verts et betteraves pour les lapins principalement).

Noël constate également, avec regret, les nombreuses reconversions agricoles dans les céréales.

Une voiture s’approche de la fontaine où nous avons fait une pause avec Noël, Mr. Jean-Paul Carteret, maire de Lavoncourt et conseiller régional de Franche Comté, accompagné de sa femme, est agréablement surpris de rencontrer Jean Lassalle. Il le connaît déjà, ils se sont déjà rencontrés quelque part dans les Pyrénées orientales.

L’échange est très convivial, Jean-Paul Carteret est également Président des Maires Ruraux de Haute-Saône et va nous envoyer un article qu’il a rédigé sur « Les communes rurales et leur mort programmée, la désertification des campagnes ».

Arrivée à Auxonne vers 23h00 : réunion citoyenne organisée par François Deseille, Président du Modem Côte d’Or dans un café du centre-ville, en présence d’une quinzaine de personnes (aussi des personnes d’autres tendances politiques, au PS par exemple)

Après avoir écouté Jean Lassalle expliquer sa démarche et ses finalités, le débat s’engage :

Marc (direction EHPAD : Etablissement pour Hébergement de Personnes âgées dépendantes : « Il y a urgence à rénover la République ! C’est comme la crise de 1929, une reproduction du phénomène où tous les ingrédients sont là pour un retour vers les extrêmes ». Il cite, comme exemple, le « dérapage d’un député sur Hitler et les Roms ». Il s’interroge sur « Comment remoraliser nos politiques pour recrédibiliser les politiques ? ». « Mon éclairage ce sont les valeurs républicaines mais des appareils d’Etat vont dans le sens de leur profit »

Marien regrette que « l’origine sociale des élus révèle un grand élitisme. Il y a pas ou très peu de fils de paysans, de commerçants »

Jacques-François (au PS) ajoute « Il faudrait un statut de l’élu »

Chantal (élue MODEM et représentante des parents d’élèves au CA) va dans le même sens et regrette qu’il n’y ait pas suffisamment de mixité au sein des élus. « Les fonctionnaires peuvent demander une disponibilité, s’il y avait plus de risque sur leur métier, l’investissement et l’engagement pour être élu ne seraient pas les mêmes »

François regrette « l’alternance systématique gauche/droite et les positionnements électoralistes et dogmatiques ». Il rappelle qu’il est partisan d’une « union nationale », qu’il pratique à son échelle, l’échelle locale.

Karim, qui travaille dans le milieu carcéral, est partant pour remplir un Cahier de l’espoir sur le milieu carcéral (coordonnées disponibles à l’AN). Il est inquiet de la « banalisation de l’extrême droite ». Il dit « bien connaître la problématique des jeunes de banlieues » et en venant à la question de l’islam, il souhaiterait « une formation des imams en France ».

Wilfried appuie l’idée d’ « une formation des imams en France », ce à quoi Karim ajoute « il faudrait un contrôle de l’Etat ». Il ajoute avec, inquiétude, qu’ « il y a un problème de manque de repères »

Chantal rappelle « l’importance d’un socle de valeurs communes » mais regrette que « ce n’est pas ce qui vient en premier ».

La réunion prend fin, certains d’entre eux retrouveront Jean Lassalle dimanche 28 lors de son arrivée à Dijon.

27 juillet : Auxonne -> Genlis

Témoignage de Sandrine, proviseur-adjointe dans un lycée de la région, accompagnée de sa mère Marie-Thérèse :

Qu’est-ce que vous pensez de la situation de notre pays ? Sandrine : « C’est compliqué ! » puis elle développe à partir de son expérience professionnelle « Dans mon lycée, le taux de réussite au bac est de 92 à 100 %, selon les sections. Ils ont pratiquement tous le BAC mais derrière … ». « Ce n’est pas un mal que tout le monde l’est mais derrière on repousse le moment du choix et après qu’est-ce qu’ils font ? ». Sandrine prend alors l’exemple d’une étudiante dans son entourage : « Elle sort d’une thèse en biologie génétique, avec des recherches sur des techniques aujourd’hui dépassées. Son seul poste de sortie c’est l’enseignement mais elle n’a pas le master adéquate … ». Puis elle évoque avec Jean Lassalle « ces jeunes qui s’en vont à l’étranger (Australie, Canada …) faute d’un avenir en France ».

Sa mère Marie-Thérèse (ancienne maître formateur) « Je suis bien heureuse de partir en retraite … ». Puis elle revient sur l’avenir de l’emploi en développant l’exemple des horlogers suisses qui concurrencent l’horlogerie de la région. Elle ajoute « Mais ils veulent bientôt payer en euro donc ça va changer la donne ! »

Pourquoi en est-on arrivé là à votre avis ? Sandrine « Nous n’avons pas été préparé à réagir, à être compétitif ! ». « Par exemple, le fait de forcer vers les filières générales, dans des facs où il n’y a plus de place, alors que certains veulent aller en CAP »

Marie-Thérèse revient sur leurs origines étrangères en soulignant « mes parents ont travaillé, sans avoir à demander quelque chose. Sur 7 enfants les 7 ont quelque chose de meilleur que leur parent. Aujourd’hui les jeunes ont du mal à acquérir une meilleure situation que leurs parents, ils ne sortent pas c’est un drame »

Sandrine « Les jeunes sont convaincus qu’il n’y a rien derrière mais ils se disent que ça va tomber tout seul. Ils travaillent le BAC au dernier moment, ils sont opportunistes et consuméristes ».

Puis elle évoque la loi de Refondation de l’école en retenant le volet « numérique » qui est une belle ambition mais dont ils n’ont « pas les moyens pour le mettre en œuvre »

Qu’est-ce qu’il faudrait faire ? Sandrine pense qu’il faudrait « arrêter d’avoir peur des entreprises », « réfléchir à la carte des formations pour anticiper les besoins en postes »

Autorité à l’école ? Sandrine en vient aux sanctions temporaires qui devraient être plus souvent des exclusions en interne, « il faut trouver des solutions pour des sanctions préventives »

Pouvoir d’achat ? Sandrine s’exclame « Ah il a baissé ! Pour moi ça va encore mais le problème c’est que les écarts se sont creusés »

Vous vous sentez encouragée dans votre métier ? Sandrine ne répond pas directement à la question mais suggère qu’ « il faudrait valoriser l’école, redonner et remontrer l’intérêt de l’école ». Puis elle précise qu’elle s’occupe de l’accueil d’étudiants étrangers « ça peut être une grande détresse, souvent ils n’ont pas le niveau, et connaissent de grandes difficultés de logement. Ils sont dans une grande détresse sociale ! ».

L’échange prend fin, Sandrine et Marie-Thérèse saluent Jean Lassalle, puis avant de partir Sandrine lui dit « En tout cas j’approuve ce que vous faites ».

Nous reprenons le chemin en direction de Genlis, il reste encore 8 kilomètres à parcourir mais il fait plus frais aujourd’hui.

Sur le bord de la route, le maire de Roches-les-Beaupré (département du Doubs, région Franche Comté), Stéphane Courbet, reconnaît Jean Lassalle à son béret. Il savait qu’il était passé par sa région mais il n’avait pu le rencontrer à ce moment-là. Il s’arrête brièvement pour le saluer et échanger quelques mots, récupérant un guide pratique des Cahiers de l’Espoir.

Arrivée à 23h00 à Genlis et repas très convivial dans un restaurant du centre-ville avec les accompagnateurs du jour. Echanges avec les restaurateurs (photo ci-dessous) et avec une cliente, Carole, qui travaille chez les montres Tissot, qui « apprécie la démarche » et qui remplira « avec certitude et attention » un Cahier de l’Espoir.

28 juillet : Genlis -> Dijon

Réunion citoyenne à Dijon, à La Grande Taverne, ouverte spécialement pour l’occasion, avec la présence d’une quarantaine de personnes et de 3 journalistes :

Gonzague (Président d’une association de parents d’élèves, ingénieur actuellement au chômage) « On émet des idées et les hauts fonctionnaires disent que c’est pas possible ! ».

Pôle emploi « Les démarches administratives à Pôle emploi sont trop complexes : 4 pages avec une centaine de données ! Si on a un problème de connexion on perd tout et il faut tout recommencer ». « Si on demande une aide à Pôle emploi, il nous réponde « Si on vous aidait on serait responsable ». Selon lui, « les questions changent trop souvent donc c’est difficile de suivre, on aurait besoin d’experts comptables pour remplir ! ».

Gonzague poursuit et évoque la Loi sur l’eau qui engendre des contrôles de qualité incertains et qui occasionne « des dépenses phénoménales pour les collectivités territoriales : 100 milliards d’euros ! C’est un train de vie qui nous asphyxie, ces trains de vie sont imposés par des hauts fonctionnaires qui ont un train de vie qui n’est pas le notre ! »

Michel Lemaire (accompagnateur du jour) sur l’emploi « Les problèmes d’emploi, de chômage sont une conséquence de ce qu’il se passe dans l’éducation nationale : c’est une résultante ! Alors la question est comment concilier les deux pour qu’ils s’entendent, se comprennent ? Il faudrait se poser la question sur ce qu’est un tissu économique et comment gérer tout ça ? »

Chantal « Toi qui a pris ton bâton de pèlerin, est-ce que tu as senti sur le terrain une volonté de sortir des clivages. Comment construire, nous, pour chercher les gens de bonne volonté avec tout le monde avec la condition d’un engagement humaniste ? Quel discours on pourrait avoir ? »

Après avoir entendu la réponse de Jean Lassalle à son intervention, Gonzague revient sur la question de l’emploi, en évoquant les problèmes de délocalisations avec l’exemple de son ancienne entreprise SEB (Société d’Emboutissage de Bourgogne) : « j’ai moi-même été chargé des délocalisations de SEB un « cadeau empoisonné » dont j’ai hérité ». Puis, il évoque d’autres délocalisations, en Irlande, en Thaïlande avec Macintosh. « Les législateurs peuvent faire tout ce qu’ils veulent des gens sont payés pour trouver la faille ». « Dans les années 1990, tout le monde disait ça coute trop cher la délocalisation aujourd’hui qu’en est-il ? … »

Jacques-François : « La préoccupation 1ère doit être l’emploi, les entreprises, les investisseurs a priori recherchent des bénéfices à court terme or les nombreuses taxes découragent les investisseurs ! »

Antoine (plombier, travaille pour une municipalité) « L’apprentissage a été la période la plus difficile car c’était mal vu, mal perçu par la société » puis il annonce « une grève des artisans du bâtiment prévue pour octobre ». Il souhaite écrire un Cahier de l’Espoir sur les qualifications professionnelles (coordonnées disponibles à l’AN)

Claire Bouhey (animatrice petite enfance, fonction publique territoriale) « La hiérarchie administrative nous fait rentrer dans des schémas, des statistiques or il n’y a pas que la question du travail, de la productivité ». Elle regrette « une perte du lien social et le fait qu’on s’interroge sur la notion de travail et plus sur la notion de métier ». Claire a exprimé le désir de rédiger un Cahier de l’Espoir sur la petite enfance (coordonnées disponibles à l’AN)

Marien intervient sur la question de la Ruralité : « On a investit des milliards dans les banlieues, on aurait du investir autant en milieu rural … »

Sandrine (professeur de mathématiques) « Il faudrait tout faire pour faciliter l’orientation vers les filières professionnelles et développer l’alternance qui permet une pratique du terrain, l’acquisition d’une expérience. Le problème c’est que les entreprises ne facilitent pas les stages, l’intégration des apprentis ! »

Wilfried (travaille à EDF) nuance l’intervention de Sandrine et cite l’exemple de son entreprise EDF qui prend beaucoup d’apprentis puis il s’interroge sur la retraite « je vais travailler jusqu’à 67 ans mais jusqu’à quand … »

Je vous invite à découvrir les photos de mon passage en Franche-Comté et en Côte d'Or.

"Je souhaite redonner la parole au citoyen, revivifier la République" : La Marche en Franche-Comté et Bourgogne
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